Route Sierre-Vissoie, travaux sécurité

Il y a 26 mois, lors de l’inauguration de la galerie de défense contre les forces de la nature de la Loverêche près de Mottec, je vous avais dit en parlant du passé « ne pas se manifester ne signifie pas rester inactif et oublier ». Ma présence aujourd’hui, à l’occasion de la cérémonie marquant la fin des travaux entrepris sur le tronçon Sierre – Vissoie de la route du Val d’Anniviers, illustre la volonté de mon Département des transports, de l’équipement et de l’environnement en charge du réseau routier valaisan, d’améliorer les axes principaux des vallées latérales. Cette action n’est en soi pas nouvelle, j’ai cependant la claire détermination d’y accorder chaque année l’importance grandissante qu’elle mérite. Les routes cantonales desservant à partir de la plaine les différentes communes du Val d’Anniviers et les villages qui les composent comptabilisent une longueur totale d’environ 51 km. Année après année, au-delà de l’entretien courant et pour tenir compte à la fois de la sécurité du trafic et des modifications apportées aux caractéristiques des véhicules (poids, gabarit, empattement), nous nous attachons à corriger certains tronçons, à les adapter et à les améliorer. Ces travaux visent à servir des objectifs essentiels tels que l`intérêt économique régional et l’amélioration de l’accessibilité aux stations dont dépend le maintien de la population de montagne. L’achèvement de ces différentes corrections n’est pas toujours marqué par une cérémonie officielle. Il nous est cependant apparu justifié de le marquer ici pour les raisons suivantes : Fermer, même temporairement, la route principale d’une vallée ne va pas de soi, tant d’un point de vue économique qu’en terme d`image. La parfaite collaboration rencontrée auprès des communes d’Anniviers et de tous les autres intervenants, auxquels se sont joints les médias qui ont laissé tout catastrophisme au vestiaire, nous a permis de nous concentrer sur l’exécution même des travaux plutôt que sur la gestion d’une crise artificiellement amplifiée. Afin de limiter dans le temps les entraves au trafic, nous avons choisi de coordonner, sur le tronçon de 13 km entre le Creux-de-Chippis et Vissoie, des travaux de protection de la route et de ses usagers contre les forces de la nature, du ressort du SFP, avec les travaux de correction et d’amélioration routières projetés par le SRCE. Ces derniers, portant sur une vingtaine de chantiers et représentant une longueur totale d’intervention de quelques 2,7 km, ont consisté en – des corrections localisées du gabarit existant, – l’élargissement de certains lacets, – l’aménagement de zones de dépassement, – la rectification et le réaménagement de 32`000 m2 de talus – ou encore l’éclairage du tunnel des Petits-Pontis. Des minages localisés de rochers ou de blocs effectués à titre préventifs et le remplacement de filets contre les chutes de pierres à l’issue des travaux de minage ont complété ces interventions. L’exécution des principaux travaux a nécessité la mise en place d’une circulation alternée au droit des différents chantiers et, entre le 4 octobre et le 5 novembre, une interdiction générale de circuler sur la route entre Sierre et Vissoie. Les habitants de Niouc, Sousillon et de Fang pouvaient quant à eux bénéficier de ‘fenêtres de passage’ le matin, à midi et le soir. Par ailleurs et durant quelques jours afin de pouvoir entreprendre les travaux de minage, la fermeture de la route a été complète. Durant toutes ces périodes, la circulation empruntait la route Grône – Itravers – Vercorin – Pinsec – Vissoie. Devisée à un montant total d’environ deux millions, la réalisation de ces travaux a occupé 7 entreprises et une septantaine d’ouvriers. Leur engagement, une préparation et une planification rigoureuses des travaux ainsi qu’un suivi journalier de leur exécution ont permis de respecter en tout point les délais de réalisation prévus et le devis global. Les derniers travaux de finition sont aujourd’hui achevés et la chaussée rendue sans entrave aux automobilistes. A l’occasion de ces interventions, nous sommes également parvenus à faire cohabiter sans heurt deux activités que j’estime éminemment créatives, instruire et construire. La direction des écoles du Val d’Anniviers a en effet su trouver une solution satisfaisante pour tous les partenaires concernés et qui a permis d’intégrer les différentes contingences liées à la fois aux exigences des chantiers, à la sécurité des élèves ainsi qu’aux besoins liés à la formation des élèves. C’est ainsi qu’une classe a été réouverte dans l’ancienne école de Niouc regroupant les enfants de différents degrés primaires. Je tiens à relever et à saluer ici cette initiative et je veux profiter de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui l’ont imaginée et rendue possible. Dans un canton de montagne comme le Valais, l’objectif d’amélioration de l’accessibilité répond à des besoins économiques et touristiques et passe par la protection des axes routiers contre les forces de la nature. La décision du Grand Conseil du 16 septembre 2004 affectant une part importante des recettes de la RPLP à la réduction des charges liées au trafic routier est sage et juste. Je me suis battu pour que la volonté du peuple exprimée en votation populaire figure explicitement dans un texte et, sur ce point, je ne puis qu’exprimer ma satisfaction devant la décision prise par le Grand Conseil. D’importants moyens devront encore être dégagés à moyen terme pour faire face aux besoins d’équipement, d’entretien et de sécurisation des routes valaisannes. A titre d’exemple, je mentionnerai que l’indice permettant d’évaluer l’état du réseau routier ne s’élève qu’à 2 sur une valeur idéale de 5, ce qui vous laisse imaginer l’ampleur de la tâche encore à réaliser. Pour atteindre l’objectif d’une note de 3, fixé par le Grand Conseil, nous devrions allouer annuellement et dès aujourd’hui 8 millions supplémentaires sur une période de 15 ans. La Confédération ne nous aide que très peu, elle qui n’octroie qu’au compte-goutte et sur la base de savants calculs d’un rapport académique coût-efficacité quelques maigres subventions fédérales pour les ouvrages de protection contre les forces de la nature ou les dangers naturels. Elle oublie ainsi de prendre en compte la stabilité sociale et l’équilibre des régions. Fort de votre appui, nous sommes déterminés à continuer à nous battre pour que contrer cette dérive et pour que les fonds alloués ne soient pas distraits à d’autres fins. Les résultats de la votation sur la NPF ont donné les résultats que vous savez, reste à en juger les effets au concret… En conclusion, j’espère que les travaux dont nous marquons la fin ce jour et ceux qui sont prévus ces prochaines années permettront à l’Anniviard de la chanson de ne plus seulement penser avec nostalgie à son village mais d’y revenir et mieux encore d’y demeurer. Je veux terminer en félicitant tous les acteurs de cette réalisation et en remerciant chaleureusement les utilisateurs de la route d’Anniviers, les habitants de cette vallée et leurs autorités pour leur collaboration, pour leur compréhension et pour la patience dont ils ont fait preuve tout au long des travaux.